Nouvellement retraité

29 mai 2025
Nouvellement retraité

Celui qui représente la troisième génération de directeurs de funérailles de sa famille (et qui a bien préparé la quatrième) a rappelé qu’il oeuvrait dans ce domaine depuis 1989, alors qu’il a repris l’entreprise de son père, le Centre funéraire Bruno Desrochers à Victoriaville. Il venait tout juste d’obtenir son diplôme de l’Université Laval en relations industrielles et envisageait à ce moment une carrière en analyse financière, lui qui adore les chiffres.

Le destin l’a toutefois mené vers un autre domaine où sa passion des chiffres lui a tout de même bien servi. En effet, il a su faire croître l’entreprise familiale, achetant en 1997 le salon François-Marie Rousseau et fusionnant son entreprise avec celle de Jean-Pierre Grégoire une année plus tard. En 2001, le groupe a fait l’achat de la maison funéraire Marcoux et Dion de Victoriaville et en 2005 il s’est lancé dans la construction de son premier complexe funéraire avant-gardiste et à la fine pointe de la technologie. Les Jardins commémoratifs ont été aménagés en 2008 et, en 2013, c’est l’Aire de Passage qui s’est ajoutée aux services. Différents marchés se sont ensuite ajoutés, dont Serge Garneau (Sainte-Pierre-les-Becquets) en 2011, Maison Soucy de Manseau et Deschaillons-sur-Saint-Laurent en 2020. À l’été 2018, Grégoire et Desrochers a inauguré son second complexe funéraire à Plessisville, puis à Princeville en 2021.

Parallèlement, il a fondé en 2017, avec sa fille Véronique, La Console, une entreprise qui conçoit des logiciels et vend des solutions informatiques pour la gestion d’entreprises funéraires. Depuis sept ans, avec sa conjointe Carolle Robitaille qui est depuis toujours partie prenante de l’entreprise, Denis Desrochers a préparé et formé la quatrième génération qui assure la relève avec enthousiasme. Celle-ci est formée de ses trois enfants (dont il est bien fier), Véronique, Vincent et Bruno-Pierre, ainsi que le fils de son ancien associé, François-Xavier Grégoire. Chacun a trouvé le poste dans lequel il amène la meilleure contribution, assurant ainsi une continuité selon les mêmes valeurs que les générations précédentes.

Tout cela représente une belle feuille de route pour celui qui arrive bientôt à 60 ans. « Nous sommes bénis d’avoir quatre releveurs », apprécie-t-il, voyant que dans plusieurs entreprises la relève est difficile, voire inexistante. Denis Desrochers part à la retraite l’esprit tranquille, confiant que la suite est assurée grâce aux jeunes qui ont voulu s’intégrer à l’entreprise et la gèrent depuis plusieurs mois. « Et je ne serai jamais plus loin que le bout du fil s’ils ont besoin de moi », annonce-t-il. De ses années dans ce secteur bien particulier, M. Desrochers retient la proximité qu’il a forgée avec les gens et assure que la relève conserve cette même approche basée sur l’humain. Il confie aussi que la pandémie de 2020 a été particulièrement difficile à vivre, mais se rassure aujourd’hui en disant que si l’équipe est parvenue à passer à travers cette période trouble, elle peut tout faire. « Ça a été l’épreuve de ma carrière », reconnaît-il se rappelant les longues heures de travail, les procédures qui changeaient deux fois par jour, mais aussi l’entraide, la solidarité et la cohésion d’équipe qui en a émergé, entre autres. « On en est sortis grandis », souligne-t-il.

Et même s’il retraite des opérations courantes de Grégoire et Desrochers, il conserve quelques activités qu’il apprécie particulièrement. Il sera donc représentant pour La Console (pour passer son temps, comme il le dit lui-même), connaissant bien la clientèle. Il demeure aussi au sein de la Cremation Association of North America (CANA), où il pourra en apprendre davantage sur les nouvelles tendances qu’il partagera bien entendu avec sa gang, comme il l’appelle, de même qu’à la Corporation des thanatologues du Québec. De plus, et dans un autre registre, il conserve la présidence de la Cité de l’innovation circulaire et durable qu’il occupe depuis quelques mois seulement. Ces fonctions lui permettent de relever des défis, ce à quoi il carbure depuis longtemps.

Il a toujours été impliqué autant dans sa profession que sa communauté et a œuvré à différentes campagnes de souscription. Depuis 10 ans, il préside le conseil d’administration de la Caisse Desjardins des Bois-Francs et son mandat à ce titre se termine d’ailleurs dans quelques jours. Il se retire donc avec le sentiment du devoir accompli et plein de nouvelles connaissances. « Ça va bien à la Caisse. Il y a un bon conseil d’administration et un directeur général hors pair. Ils n’ont plus besoin de moi », indique-t-il en ajoutant qu’il a adoré cette expérience, dans cette organisation avec de belles valeurs.

Une retraite active
Si dans son métier il se fait rappeler tous les jours à quel point la vie est précieuse, il entend vivre sa retraite à fond et en profiter pour vivre ses passions. Il a d’ailleurs repris la course automobile étant un grand amateur de voiture. Il veut aussi revenir à la photographie, faire du sport avec sa conjointe Carolle (qui l’attend depuis 35 ans comme il dit en souriant) et faire quelques voyages, question de s’émerveiller devant de nouveaux paysages. Bref, faire tout ce qu’il n’a pas eu le temps de faire.

Chose certaine, il n’y aura rien de routinier dans cette retraite, où il souhaite demeurer actif autant physiquement qu’intellectuellement. Celui qui n’a jamais eu peur des défis envisage cette nouvelle période de vie avec sérénité et motivation et souhaite se donner une année afin de dresser un bilan de cette riche carrière et voir ce qui le tente pour la suite. « Je vais prendre un pas de recul afin de voir quel sera le plan des prochaines années », mentionne-t-il. Il en profitera bien entendu pour passer du temps avec sa famille, sa garde rapprochée, qu’il a toujours conservée tout près de lui.

Denis Desrochers veut finalement remercier tous ceux qui lui ont accordé sa confiance au fil des ans. « Merci de m’avoir permis d’entrer dans votre vie », termine-t-il.
Gracieuseté : La Nouvelle, édition du 14 mai 2025, par Manon Toupin.